• Le marginal est une nouvelle écrite en 2008. Je crosais un Monsieur dans la rue, bizarre comme diraient certains. Et j'ai décidé de lui écrire une histoire qui casserait les préjugés.
    Je l'ai croisé à nouveau, il y a très peu de temps. Sa santé empire, les gens le regarde toujours... Et moi d'un autre oeil, c'est certain.

    Le marginal

    19 juillet 2008, sur un parking en centre ville, Romuald attend son amie. Elle travaille tout près de là. Il attend pratiquement tous les soirs et arrive vingt minutes avant la fin du travail de sa compagne. Quand sa journée sera finie, elle le rejoindra et ils rentreront chez eux.

    Pour le moment Romuald attend patiemment, son regard allant ici et là, entre un enfant qui court autour de ses parents, un monsieur âgé passant tout près, une belle fille, ou un oiseau sur une branche, il s’occupe comme il peut. Mais depuis quelques minutes, son regard est attiré par une scène pour le moins étonnante… Dans l’immeuble qui se trouve juste à sa droite, il y a un homme accoudé à sa fenêtre, il fume. Rien d’étonnant à ce qu’il fume, mais ce qui est pour le moins bizarre, c’est qu’il se met à sa fenêtre toutes les 5 minutes… Pour fumer… Et il parle seul… Les paroles qu’il prononce ne sont pas audibles à cette distance, mais les gestes de ce monsieur indiquent qu’il parle dans le vent, avec personne pour l’écouter. Un marginal se dit Romuald. Et tous les soirs, quand il attend dans sa voiture, c’est le même manège, toutes les 5 minutes, l’homme se met à sa fenêtre et fume en parlant tout seul.

    Un fou se dit-il…<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>Le 23 août, Mme Ribault sort de son travail, il est dix heures du matin et deux policiers et un homme l’encadrent. Elle va se retrouver au commissariat, elle ne comprend pas pourquoi on lui parle de son bébé… Elle réfléchit et se met à pleurer…<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>Mr Dutronc ne sera pas interrogé par les policiers, en effet, sa santé mentale l’oblige à être suivit médicalement, car sa raison n’est plus tout à fait présente. Il passe ses journées à parler seul et à fumer accoudé à sa fenêtre… Mme Ribault et son bébé en seront les témoins involontaires…<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>Romuald écoute attentivement son amie, car l’histoire qu’elle lui raconte est incroyable et effrayante.

    Mme Ribault qui n’est autre que la collègue de l’amie de Romuald, comme tous les matins, part à son travail, mais avant, elle dépose son bébé chez la nourrice. Mais ce matin du 23 août elle n’a pas déposé le bébé et l’a oublié dans sa voiture, sur le parking…

    Mr Dutronc qui se met à sa fenêtre toutes les 5 minutes pour fumer sa clope et divaguer comme diraient ses sympathiques voisins, a entendu les cris d’un bébé, il a regardé aux alentours et a sans doute aperçu les mouvements du bébé en pleurs… Il est descendu de son appartement et n’a trouvé d’autre forme de communication que de taper à grands coups de points dans les vitres de la voiture.

    Les voisins ont alerté la police en croyant à l’un de ses délires. Il n’a pas fallu longtemps aux autorités pour comprendre le geste du marginal.

    Mme Ribault est heureuse, elle sera assistée pour son erreur mais son bébé est sauvé. Au mois d’août, quelques heures enfermé dans une voiture, l’insolation et le manque d’eau auraient été fatals au bébé.

    Romuald se dit en entendant cette histoire que tous les marginaux ne servent pas à rien…<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>Et Mr Dutronc… Et bien il continue à parler tout seul accoudé à sa fenêtre en fumant sa clope.


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